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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 14:43

Le croyant sait qu'il n'est pas seul,
Heureux, par l'idée du bonheur,
Aimant, jusqu'au jour du linceul,
L'Entité qui brille en son coeur.

Jamais pourtant il ne l'a vu,
Autrement qu'en rêverie sainte,
Cet Autre, ce Verbe, ni bu
L'eau pure de sa lèvre étreinte.

Énergie d'un amour virtuel
Au paroxysme de l'humain,
Dont le volume potentiel
Emplit l'univers d'une main

Qui n'existe qu'à l'infini.
Le réséda grandit sans croire
À l'Horloger, dans l'établi,
Qui tourne la roue de l'histoire.

Il est tout proche de mon coeur,
Moi, dont la sève d'ortie blanche
Aspire à vivre sans rumeur
Métaphysique, en zone franche.

Mais j'avoue des conversations
Sublimes, avec les fantômes
De grands absents, avec passion,
Les génies, les femmes, les hommes,

Qui écrivirent autrefois
La bible de ma mécréance,
En mots, en musique, parfois,
En couleurs, en désespérance.

Ils me parlent, malgré la mort,
Malgré les questions sans réponse,
Et malgré le ciel qui me mord
Dans le sable ou bien dans les ronces.

Oui, c'est l'humanité que j'aime
Et, si l'enfer tire au canon,
Pour baptiser dans leurs problèmes
Les naïfs et les furibonds,

Je tourne les pages rituelles
Jusqu'à la feuille immaculée
Dont la lumière naturelle
Invite mon âme à rêver.

 

©M.KISSINE – ISBN 978-2-919390-144

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