La main gauche dans la rivière accompagne la rêverie
Comme le flux sanguin, de lente sympathie,
Conduit le sentiment, jusqu'à la communion.
Le monde est ce piano dont la respiration
Dessine le trajet du passage essentiel
Entre la profondeur de la terre et du ciel.
Est-il triste, celui qui vit la transparence
Et la fluidité, si simple en apparence,
Où l'âme s'est couchée, loin du monde profane ?
Il prononce les mots d'un langage diaphane
Dont l'enfant, apaisé, se nourrit et s'endort
Pendant qu'ailleurs le temps redouble son effort.
Le rêve, musicien, compose son voyage
Il ouvre à l'infini les portes de sa cage.
"Les arts sont le plus sûr moyen de se dérober au monde ; ils sont aussi le plus sûr moyen de s'unir avec lui" Franz Liszt
©M.KISSINE – ISBN 978-2-919390-106